Les nouvelles qui composent ce livre ont rarement fait partie d’anthologies. C’est la raison pour laquelle je les ai choisies, et c’est un des points sur lesquels Doubleday a insisté auprès de moi. Tous des explorateurs est pourtant entré deux fois dans des anthologies, une fois dans celle de Judith Merril en 1957, et une fois dans celle de Vie Ghidalla en 1973.
Pourtant, ce n’est encore pas beaucoup… Certaines de mes nouvelles sont sujettes à de multiples publications. Une petite nouvelle, intitulée The Fun They Had, a paru, jusqu’à ce jour, au moins quarante-deux fois depuis sa première publication, en 1951, ce à quoi il faut ajouter huit publications dans la presse. Il est possible qu’elle ait paru ailleurs, aussi, mais je ne l’ai qu’à quarante-deux exemplaires dans ma bibliothèque.
Vous pouvez la trouver, si vous le désirez, dans mon livre Earth Is Room Enough (Doubleday, 1957). C’est un des quarante-deux endroits où elle figure.
Les directeurs de magazines essaient toujours de vous jouer des tours. Quelquefois j’en suis la victime.
Le 14 novembre 1956, j’étais dans le bureau d’infinity Science Fiction, en train de parler avec le directeur, Larry Shaw. Nous nous entendions bien, lui et moi[21], et je passais souvent le voir quand j’allais à New York.
Ce jour-là, il eut une idée. Il allait me donner un titre de nouvelle – le titre le plus plat possible – et j’allais écrire sur-le-champ une très brève nouvelle, en partant de ce titre. Puis il donnerait ce même titre à deux autres écrivains, et ils feraient de même.
Je demandai prudemment quel était ce titre, et il répondit :
— Blanc.
— Blanc ? dis-je.
— Blanc répondit-il.
Alors je réfléchis un peu et j’écrivis la nouvelle suivante, sous le titre de Blanc ! (avec un point d’exclamation).
Randall Garrett écrivit une nouvelle intitulée Blanc ? avec un point d’interrogation, et Harlan Ellison appela la sienne Blanc sans aucun signe de ponctuation.